29 octobre 2005

En buvant une caña…


… attablés à la terrasse d’un bar madrilène de plaza de Santa Ana je demandais à notre ami Bastonito d’où pouvait bien provenir cette dichotomie torista-torerista des plus restrictive. Elle n’apparaît pas en effet dans les anciens ouvrages et je n’ai pas personnellement souvenir des débuts de son utilisation dans les discussions d’aficionados.
Bastonito : « je crois qu’il s’agit d’un concept inventé par le taurinisme et propagé par la presse pour en finir en fait avec la classique conception du toreo-destoreo ou ce qui revient au même : compétence-incompétence des matadors.
De cette manière les « toristas » -avant aficionados- sont des énergumène sans sensibilité qui n’ont aucune légitimité pour juger José María Manzanares (c’est un exemple) et les « toreristas » -avant professionnels ou leurs acolytes- sont ceux qui sont brevetés par la presse pour penser et les aider à former les néophytes pour nous faire subir la néo tauromachie que nous subissons aujourd’hui.

Lorsque je débutais en aficion au début des années soixante on ne lisait cette classification dans aucun média. A Madrid l’Andanada du 8 était en pleine splendeur et personne, pas même Curro Fetén, le journaliste le plus sobre-cogedor de l’époque n’aurait osé avancer que les aficionados protestaient parcequ’ils étaient « toristas.
Ce qualificatif de « Torista » n’était pas non plus appliqué aux élevages qui élevaient des toros plus difficiles ou mieux présentés que d’autres.
C’est le bombardement médiatique qui nous a mené a adopter cette dichotomie « torista-torerista », même si nous détestons cette classification nous nous surprenons de temps à autre à l’utiliser.

La fiesta que veulent les taurins professionnels qu’ils désignent comme "torerista" est la fiesta du toro et du derechazo "bonitos" et ça à n’importe quel prix. A l’inverse, la fiesta qu’ils dénoncent et déprécient comme « torista » est la fiesta totale, pleine de nuances et qui se base sur la lidia du véritable toro pour d’authentiques toreros en présence de spectateurs aux connaissances suffisantes pour pouvoir l’apprécier dans son intégrité. »