02 octobre 2007

Brindis à Zara


CyR a une nouvelle recrue... Tendido69... Bon, là ce soir il est allé à Lyon supporter l'OL (quelle idée !) donc je vous mets sa prose en ligne... Mais c'est la dernière fois !

Sarko déclarait dernièrement qu'il prendrait une décision sous quinzaine quant aux doléances présentées par "cruchasse à patins" et la SPA à propos de l'interdiction des arènes aux jeunes de moins de 16 ans... Pauvre Sarko qui n'a pas eu la chance de voir Zara lui exposer avec doigté et discernement les tenants et aboutissants du problème ! S'il est des arguments recevables, enfin... que nous recevrions plus volontiers, ce sont bien ceux de cette chère Zara. Souvenons-nous, à l'heure d'accabler les moeurs nauséabondes de cette prosélyte sur le champ de bataille idéologique qui nous oppose, de ce que fut celle qui par le passé permit à tant d'entre nous de trouver le réconfort lors des longues trêves hivernales où les toros ne courent plus que les campos brumeux, les souvenirs ensoleillés et les ruedos des Amériques... Permettez-moi de lui adresser un petit message par l'entremise de cette page à laquelle, j'en suis certain, elle accorde une attention particulière et récurrente.
Zara !? Alors que nous aiguisons chacun de notre côté nos arguments et affûtons nos diatribes, je te "brinde" la nostalgie des temps légendaires, de l'ère de la cassette vidéo et de l'absence de toile sur nos PC, je te "brinde" la mémoire des soirées où ton abnégation, ta combativité, ta capacité à répéter venait pallier les défauts passagers de mon imagination, tromper la lassitude de trop souvent "faire l'amour de salon" en pensant, solitaire et frénétique, à l'opulence du chemisier de cette camarade de classe prénommée Magali...
Zara ! Je ne suis pas le seul à tant te devoir, et nombreux parmi tes détracteurs sont ceux qui te doivent quelques plaisirs égoïstes ou désespérés, apaisants et un peu honteux, il faut bien que le corps exulte, n'est-ce pas ? Reçois ces quelques lignes et litres d'hommage symbolique de la part de tous ceux qui dans l'afición oublient aujourd'hui qu'ils versèrent à l'occasion une goutte d'émotion à l'écoute de tes cris déchirants. Toi et moi, nous sommes un peu les mêmes, tu sais... Pour moi, tout est un peu toro ou torería et dans ma vie quotidienne je ne peux m'empêcher de tracer des parallèles innombrables entre tout ce qui m'entoure et les toros, quitte parfois à déformer un peu la réalité à travers ce prisme. Apparemment pour toi, tout est désir, tout est eros et sexualité ; et dans ton idée, le sentiment de l'aficionado sur son tendido est comparable à celui du même aficionado lorsque jadis il te contemplait du fond de son canapé... Ma chère Zara, tu vois la tauromachie comme une pornographie de la souffrance et tu conçois certainement le même genre de mépris pour l'aficionado que tu imagines avide de sang et excité par la mort (Eros et Thanathos, coquine ! tu en as des arguments !) que pour le boutonneux solitaire isolé dans sa misère sexuelle et enivré par la domination qu'il aimerait exercer en direct sur une partenaire telle que toi. Tu te trompes du tout au tout mais comment t'en vouloir ? Moi les toros, toi le porno... D'autres que toi et des moins jolies m'ont déjà exposé qu'elles voyaient ainsi la chose taurine (sans pour autant avoir accompli les mêmes exploits que ceux dont tu peux t'enorgueillir). Comme tu le vois, je fais un pas dans ta direction, j'attends que tu fasses l'autre moitié du chemin, je n'en espère pas moins de toi et de ta générosité. Je t'embrasse. On n'est pas des bêtes, n'est-ce pas ?