04 février 2008

Grincements de dents


Dieu sait que j’ai été tomasista de la première heure. Enfin pas vraiment de novillero pour être tout a fait honnête, ni même de ses premières sorties de matador de toros, mais très vite avec ses premières Grandes portes madrilènes, sans la moindre retenue. Je l’ai ensuite suivi régulièrement, jusqu’à Bilbao même, un samedi de mai, la veille du mariage d’un ami proche. Une journée de dingue, levé très tôt, couché tard, mariage et bringue toute la nuit le lendemain. Je m’amuse aujourd’hui à écouter ceux qui avant son départ le dénigraient allègrement, se masturber maintenant sur ce qu’ils vilipendaient la veille. Cosas de toros me direz-vous. Sans doute. Toujours est-il que c’est sans complexe, la bave aux lèvres que j’ai pris en juin dernier la direction de Barcelone pour y voir le retour du messie, et puis en septembre également.

Malgré toute l’admiration que je peux donc éprouver pour Tomás, je dois vous confesser que la tournure que sont en train de prendre les choses commence sérieusement à me courir sur le haricot comme disait l’autre. Ce n’est pas qu’il prenait des corridas dures, ou hors du commun, mais tout de même. Il y a mon ami Pierre qui me parle sans cesse de cette tarde de Pamplona, avec des Cebada Gago (tiens, faudra que je ressorte le papier de Vidal) et ce que j’ai vu à Madrid avec des courses plus que respectables et un ruedo qui l’a consacré et qu’il n’a jamais fuit, avant la période que vous savez en Catalogne. Alors, le voir aujourd’hui piétiner et re-piétiner pour enfin retourner à Madrid, avec le Fundi de tellonero, et le bétail, et les dates, et la télé, et que je discute. Tout ça réuni ça commence à faire beaucoup.
Il semble qu’outre-Pyrénées les choses commencent également à évoluer. La fin d’un état de grâce en quelque sorte. Là-bas aussi ses admirateurs commencent à trouver le manège un peu ennuyeux.
Plus surprenantes sont les déclarations de certains taurinos que Pablo G. Mancha a exposées il y a peu sur son excellentissime blog : Toroprensa.
Il y a Victorino, qui ne veut pas du messie devant son bétail : « No sólo no me gustaría que José Tomás se anunciase con mis toros. La verdad es que no quiero que lo haga, no sea que le pase algo. Es más, me gustaría que se retirase y no matase ningún toro mío. Me gusta como torero, sé que está todo el mundo loco con él, pero le falta hacer las cosas bien y con más seriedad ». Mouais... Rappelez-vous que ce vieux coquin de paleto avant balancé un truc semblable avec le Juli. Nous savons ce qu'il en est advenu.
Il y a donc beaucoup plus étonnant. Et ce sont les déclarations du Cid que l’on imagine plus réservé et loin de tout ça. Voyez plutôt : « José Tomás se ha creado un halo de misticismo que no comparto; él está en su mundo, no habla con nadie, y un torero debe estar al lado del aficionado, saber cómo piensa y cómo siente. Una cosa que tengo clara es que para ser matador hay que empezar en Castellón y terminar en Jaén y no perder la ilusión cuando a uno le apetezca ».
Y aurait-il un lío entre ces deux-là ? Voilà donc que quelques dents commencent à grincer. Ce qui ne m’empêchera pas, notez-le bien, de reprendre la route de Barcelone et sans doute celle de Madrid, mais je commence à trouver tout cela pesant...