27 juin 2008

L'OCT, l'autre...


Beaucoup sont passés à côté. Faut dire, à décharge, que l’actualité lourde comme une fesse brésilienne mal siliconée de ces dernières semaines n’a laissé que peu de place à l’observation attentive et minutieuse des innovations taurines ou non. José Tomás sacré à l’hémoglobine à Madrid le 15 juin, les corridas qui se chevauchent et s’enfilent les unes après les autres ici et ailleurs, les aficionados qui préparent l’été (n’oubliez pas le 15 août à Bayonne... le grand retour de Victor Mendes ! Oui ma bonne dame, Victor Mendes himself !) et qui comptent les sous. Entre les lèvres de nombre d’entre eux prennent vie déjà, comme chaque année en juillet, Céret de Toros, la Catalogne, comme l’origine du monde, à deux pas du centre... du monde aussi (faut suivre). L’une des forces de Camposyruedos réside dans le nombre de ses intervenants. Une équipe. Et pendant que certains s’agitent les synapses à Madrid à grands vases de mala hierba, que d’autres dissertent sur les piques mal placées ou sur un encaste venu tout droit du mézozoïque supérieur (ça existe ça ?), il en reste toujours un ou deux pour ouvrir l’œil, du derrière de leur observatoire LCD (ou pas LCD).
Et la nouvelle est d’importance bordel ! Oui, d’importance car nous avons découvert l’existence d’un second OCT, un qui louche dans les « affaires internes » si l’on peut dire mais pas spécialement taurines, voire même pas taurines du tout. Ça vous en bouche un coin, hein ? Oui, je sais, ça vous le bouche. Et il est Catalan cet observatorio. N’ont que ça a foutre les Catalans, observer n’importe quoi et sortir des toros grands comme des zébus dans un tout petit rond au-dessus duquel s’embrassent les collines grasses d’un printemps si pluvieux...
Il a mis tous les moyens technologiques modernes au service de ce qu’il observe. Internet, satellite, GPS et évidemment, bien-sûr, assurément et of course, un sens profond de l’immersion totale en terrain d’étude. La passion, la folie... vous dis-je ! « El Observatorio Culo y Turismo » (OCT donc). C’est comme ça qu’il s’appelle. Traduction pour les synapses over-hierbées (ça existe pas ça non plus ?) ? « L’Observatoire Cul et Tourisme », le Michelin du mont de Vénus, le Gault-et-Millau de la boîte à Suchard, le Parker des tartes à poil... de Catalogne, siouplait !
C’est pas qu’on a fouillé dans le détail, non, n’allez pas vous imaginer, c’est juste qu’on sait que ça existe, on sait qu’il y a des types qui observent l’Espagne dans le hublot des cons. Ça donne certainement une idée... Doivent quand même pas avoir mis tous les fagots à l’abri ces types-là.
Et les toros dans tout ça ? Ben rien les toros. Y’a juste qu’on voulait annoncer Céret de Toros sans causer de toros. Oui, on est très cons... Et puis, les toros, vous le savez très bien, ça va ça vient alors que le reste... aussi. Remarquez que y’a pas loin entre les deux. Un ami, appelons-le Monsieur X (oui, c’est vrai), m’expliquait l’autre jour que certaines thèses ethnografico-historiques sur les origines de la corrida soutenaient l’idée que finalement la corrida n’était qu’une métaphore géante d’une partie de jambes en l’air. Oui, du SEXE ! Au début de l’acte, l’homme est la femme (tenue...) et le toro le mâle. Lentement, par le jeu du combat et de la lidia, l’homme devient homme et le toro se fait gonzesse jusqu’à se laisser pénétrer par l’épée libératoire. Et après, « post coïtum animal triste »... et mortus surtout.
Alors, vous comprenez que l’on peut parler en même temps de culo et de Céret de Toros. Céret de Toros : 24 vagins allégoriques burinés à ciel ouvert par des machos aux jambes roses, à deux pas du centre du monde. Ça pèterait sur une affiche ! Et là, pas besoin de carte GPS...