30 juillet 2008

Victorino en Beaucaire


Le week-end dernier ce fut un réel plaisir que de reprendre enfin, et avec envie, la direction des arènes ombragées de la ville de Beaucaire. Avant d’en venir à la course proprement dite je me dois de répondre à quelques emails qui nous ont été adressés suite au post «Beaucaire, centimètres et vieux Rayas». Bien que présenté avec humour, je confirme que les chiffres annoncés par Monsieur Viard sur son site sont totalement fantaisistes. Mon ami Laurent Giner, qui contrairement au Président de l’OCT était présent à la course, a rapidement contacté les vétérinaires chargés de constater les dégâts si je puis dire, pour s‘informer des résultats. Nous sommes donc en mesure de confirmer que la pique la plus destructrice a été la sixième (andalouse) avec 18 centimètres. La pique la moins féroce a été la troisième (andalouse) avec 11 centimètres. Les autres piques se situant entre 13 et 14 centimètres si je ne m’abuse. Il ne fait aucun doute que le rapport du vétérinaire confirmera ce qu’il a annoncé de vive voix au cours d’une discussion informelle. Il est donc totalement effarent qu’un individu puisse à ce point manipuler (?) inventer (?) fantasmer (?) délirer (?) mentir (?) sur des chiffres imaginaires dans le seul but de servir sa propagande et ses conclusions du moment. C’est mon point de vue, sauf si un élément essentiel de sa démonstration ou de sa démarche m’a échappé, ce que je reconnaitrai bien volontiers si on me met le nez dessus. Dans l’attente c’est avec impatience que nous espérons la lecture du rapport d’expertise commandité par l’UVTF.
Ceci étant précisé, nous commençons par la galerie consacrée au plat principal de la feria, soit la corrida de Victorino Martín, qui est sortie lourde et âgée, avec cinq ans bien sonnés. Côté moral nous avons eu une nouvelle démonstration de ce que peut être le Victorino moderne. Il va au cheval sans trop se faire prier mais ne s’y emploi quasiment jamais. L’ensemble a été très peu châtié. La plupart ont été assez mous, avec les complications typiques de la maison mais sans jamais que celles-ci ne soient portées et mises en exergue par la puissance et la sauvagerie que nous attendons d’un toro de combat ; qui plus est dans pareil élevage. Car même s’il nous en coûte de le souligner, chez le paleto la puissance est de moins en moins souvent au rendez-vous. Nous sommes très loin de l’émotion que nous ont procuré, par exemple, les deux importantes corridas d’Escolar Gil qui ont été lidiées cette année à Vic Fezensac et à Céret, sans parler de la surpuissante corrida de Palha de la San Isidro.
Côté façade, évidemment, il ne fallait pas s’attendre à un lot pour Madrid. Des Victorino à Beaucaire on pouvait craindre le pire. Eh bien ce fut plus que digne compte tenu de la catégorie des arènes et malgré quelques cornes visiblement abîmées. Pour une reprise en main des arènes cette première aura été positive et on ne peut que souhaiter que les choses aillent en s'améliorant pour 2009.
Ce sont les piétons qui, à mon sens, ont rendu cette après midi plus intéressante qu’ennuyeuse, ou la bouteille à moitié pleine plutôt qu’à moitié vide.
Alberto Aguilar tout d’abord, qui a laissé son premier quasiment cru pour ensuite se la jouer avec sincérité. Le garçon est visiblement vert mais avec une telle envie et de tels principes de toreo engagé nous le reverrons avec plaisir. Luis Bolivar, également avec son premier a impressionné par un calme olympien et une faculté à tirer des muletazos limpios et templés à un animal qui ne les lui a pas franchement apporté sur un plateau. Fernando Robleño aura été plus à la peine que ses compagnons.
La conclusion que nous pourrions finalement tirer de cette tarde est qu’une corrida d’Escolar peut se suffire à elle-même. C'est hélas de moins en moins le cas chez Victorino. Retrouvez la galerie de cette corrida dans la rubrique RUEDOS.

PS La vuelta du 6ème fut une aimable plaisanterie, mais ça...