13 août 2008

Parentis, premier acte : Pablo Mayoral


L’affiche ganadera 2008 de la féria de la Sen Bertomiu à Parentis était alléchante par la présence des deux fers primés ici même par l’ANDA et reconnus pour avoir fait courir les deux meilleurs lots de novillos des deux années passées.
Le premier acte était pour les Pablo Mayoral, élevage madrilène atypique situé au pied de l’Escorial et majoritairement encasté Santa Coloma. L’originalité de la devise découle des influences laissées par la race vazqueña des Curro Chica et les pigments abandonnés par la souche Martínez.

Le lot, bien mais inégalement présenté, ne l'était pas dans le type classique Santa Coloma. Pas de petits gris, ni de hechuras caractéristiques de ce sang, mais plutôt des novillos atypiques comme Pablo Mayoral en conserve encore et dans lesquels on dénote les ascendances romantiques et marginales du fer. L’ensemble, joli et bien armé, excepté le 6 aux pointes défaites, présentait des robes negras ou cárdenas oscuras pimentées de taches blanches, allant du negro bragado meano au nevado en passant par le burraco.

A cette petite déception de ne pas voir en piste les gris santacolomeños s’ajouta une grande désillusion : leur moral. Dévoilant une mansedumbre conséquente, ils prirent 13 piques en allant sur la rencontre de bon cœur mais sans s’employer vraiment, donnant de nombreux à-coups et se défendant de la tête. Allant a menos, trois d’entre eux sortirent seul du cheval. A ce défaut de bravoure, il faut ajouter une media casta d’ensemble et de gros problèmes de force, le second étant invalide. Leur manque de fond les poussa à raccourcir leurs charges et à s’arrêter très vite, leur manque de mobilité produisant un ennui que les hommes à pied ne surent relever.

Alberto Lamelas eut beau jeter toute sa volonté et sa vaillance dans ses deux combats, il ne convainquit personne. A court d’argument, il laissa de marbre malgré un grand respect pour ses dispositions. Pajares ne s’améliore pas et prolonge inutilement ses faenas, enfin ce qui est considéré comme tel. Rodríguez n’est pas plus mauvais que les autres, mais pas meilleur non plus. Et c’est bien là le problème, son toreo décentré ne justifiant en rien son nombre de contrats. Overdose avérée.

Mais il y eut tout de même un grand point positif dans cet après-midi : le premier tiers. Le tercio de pique se fit comme il devrait toujours se faire, chacun jouant son rôle. Placement à distance, bon cites et piques sans excès de zèle, seul reste à améliorer le point d’impact de la pique, encore trop en arrière. Ainsi le public put étalonner le bétail, le voir et même si celui-ci ne fut pas bon, c’est toujours là une satisfaction. Un grand merci donc à l’ADA car si aujourd’hui le premier tiers s’est déroulé correctement, c’est grâce à la conviction de ses aficionados qui voit dans cette féria 2008 la récompense de nombreuses années de militantisme actif.

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