07 octobre 2008

Frascuelo


Apprécier des toreros comme Carlos Escolar 'Frascuelo', Curro Vázquez ou Antoñete c’est être snob. Je l’ai lu, récemment, sur un portail taurin dont le patron - ça n’a rien à voir - s’était à l’époque ouvertement félicité de la phase avancée du cancer d’un aficionado. On peut difficilement faire mieux, dans le sordide et dans la connerie, qui elle, heureusement, ne tue pas. Sinon ça nous ferait des hécatombes. Dimanche dernier, à Madrid, nous étions donc quelques snobs et un cancéreux, à guetter un geste du vieux Frascuelo, un détail de sa torería, une véronique, une demie ou un doblón, peut-être même quelques passes liées, mais sans l’espoir toutefois d’une faena aboutie. Elle était bien là cette torería, sans rien d’ostentatoire, émouvante parce que fragile, mais au bout du compte impuissante car sans doute trop écrasée par le temps qui passe et le souvenir peut-être encore trop proche d’une cornada trop récente. Et ce n’est pas le comportement « buyesque » d’une infumable corrida de Peñajara qui risquait de nous rattraper la sauce. « Frascuelo es para retirarse » pouvait on entendre ensuite au pied de la grande porte. Peut-être bien. Mais comme nous le dit plus sagement Manon : « Para unos estuvo hecho un maestro y otros piden que se termine el cuento de Frascuelo. Igual ni una cosa ni otra, ¿no? Ayer no dio ni uno, pero antes que el de Frascuelo se tendrían que acabar muchos cuentos.»