01 novembre 2008

Il faut sauver le chorizo espagnol


Après le sauvetage in extremis de la crevette espagnole en 2006 grâce à l’abnégation hiératique de Monsieur José Tomás Román, remember, please, remember

Le monde taurin se lance à l’assaut d’un nouveau bouche à bouche économique en pleine crise bancaire internationale. Et c’est de chorizo qu’il s’agit ; de ce saucisson rouge au travers duquel (quand il est bon) on distingue à l’œil nu les lipides faire un tapin outrancier comme un soir d’affluence devant le local de l’OCT catalan. La nouvelle est passée inaperçue dans le fleuve continu d’autres informations beaucoup plus essentielles ces derniers jours : le compte rendu "majeur" du congrès d’une FSTF qui défend les fondamentaux du tercio de piques en accusant tout le monde et son contraire de la déliquescence de la chose mais en omettant tout de même d’écrire noir sur blanc qu’une certaine frange des médias taurins est en train de casser volontairement le jouet qu’elle voudrait protéger ; les prix, également "majeurs", remis par les Clubs Taurins Paul Ricard dont un des représentants est vice-président et porte-drapeau (drapeau paraît-il disparu à Céret et réapparu miraculeusement au Moun en juillet…) de l’OCT (pas le catalan), lui-même "récompensé" la semaine dernière lors du congrès de la… FSTF dont le président est un des vice-présidents du truc dirigé par un journaliste, photographe, penseur… dont les thèses taurines sont aux antipodes de celles défendues par nos amis de la FSTF. Vous suivez ?

Bref, la nouvelle est passée inaperçue mais le chorizo, en crise comme tout le monde et comme ma voisine, va connaître un plan de sauvetage exceptionnel grâce au toro de combat. Des chercheurs émérites ont sacrifié samedis, dimanches et jours fériés pour créer un chorizo de toro de lidia. Nous savions que certains ganaderos avaient déjà réussi à élaborer des toros saucisses, nous connaissions le toro sardine mais cette fois, le progrès a parlé, bienvenue au chorizo de toro. D’après nos sources, il serait moins gras (déception) et surtout contiendrait une plus haute teneur en… fer. Alors là, c’est la grande nouvelle au moment même où des personnes bien mal intentionnées désirent réduire la ration de fer reçue par nos futurs embutidos. Moins de fer dans le ruedo mais beaucoup plus dans l’assiette pour tenir le choc lors des congrès et autres réunions "prout-prout" de fin de saison. La belle idée, sublime provocation !
Quand nous irons faire nos courses à AlCampo (car seul AlCampoyruedos est possible, vous n'imaginez quand même pas Carrefouryruedos ?), espérons que nous aurons le choix entre le picante, le dulce, le muy picante, le hâché fin, le bien gras… et les autres. Que dans les rayons du chorizo de toro de lidia au moins, nous ayons encore le choix de la diversité…

Photographie Les cochons se fendent la poire © Camposyruedos