18 avril 2009

Juan del Álamo


Arles, 18 avril 2009.

Ce matin, en me réveillant, j’ignorais tout de Juan del Álamo, novillero salmantin. J’ignorais même jusqu’à son existence à la vérité. Ce soir, vous me dites que demain il torée dans le coin, je prends ma voiture et je vais le voir, et en courant.
Je dis dans le coin car Florent vient de m’indiquer que demain, Juan del Álamo torée à Garlin. Et Garlin, pour moi, ce n’est pas vraiment dans le coin. Mais si pour vous, Garlin est votre coin, surtout courez, courez voir toréer Juan del Álamo.
Cet après-midi, à Arles, malgré un temps encore humide et triste, il fallait voir les mines réjouies de l’Afición à la fin de la novillada. Il fallait également écouter les conversations.

— Tu le connaissais toi ce type ? Juan de Álamo...
— Juan Del Álamo, non, jamais vu.
— Et il est d’où ? De Madrid ?
— Non de Salamanca.
— Ah... En tout cas quelle maîtrise. Il y a longtemps qu’il tourne ?
— Eh ben non. Figure-toi qu’il devait débuter en novillada piquée à Arles pour la féria. Mais à cause de la pluie, il a débuté à Mugron en fait.
— Quoi ! Il débute !?
— Oui, oui. Il se dit même qu’il n’a pas d’agent et qu’il doit louer ses costumes.
— Eh ben, il ne va pas avoir à les louer longtemps s'il continue ainsi !

Je pourrais vous en faire une page comme ça.
En ce qui me concerne, il y a plusieurs choses qui m’ont plu chez ce gamin.
Tout d’abord, une grosse paire de couilles associée à une tête très froide. Pourtant la novillada de Margé avait ses complications et en particulier son second, sans options comme on dit, mais plein d’épines. Jamais la moindre hésitation, toujours calme, à réfléchir et à ne pas rompre. Rester devant.
Et puis cette façon de se comporter en piste, de marcher, de se tenir. Aucune concession n’est faite à la galerie, aux gogos, ou aux chalands. Juan del Álamo c’est du toreo sec et dépouillé, vrai, simplement relevé d’une planta torera dont on se régale. Je crois que les photos parlent d’elles-mêmes.
Une planta torera et une façon de casser sa ceinture, de courir la main, de s’étirer pour conduire la charge, qui donne toute leur profondeur à ses muletazos.
Ce n’est évidemment qu’un premier contact, une découverte, qui demandera à se confirmer, à évoluer, à mûrir. Mais quel bonheur de voir enfin toréer ainsi...

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