03 juin 2009

Rendez-moi les sous !!! # Corrida concours Vic 2009


Les attendus suivants se réfèrent à des constats et des faits chronologiques survenus à Vic-Fezensac (Gers) le dimanche 31 mai 2009 entre 10h et 14h environ.

Au Club Taurin Vicois,

Attendu que/qu’ :
en raison de la présence de tous ces jeunes gens débraillés et hirsutes, quoique gais, attirés par la fête que votre féria génère, nous avons été contraints de nous garer fort loin des arènes — ça commençait fichtrement mal ;
après au moins quinze tours de ces mêmes arènes, je n’avais toujours pas trouvé, visible par toutes et tous, la reseña des toros et des sobreros (élevage, nom, numéro, mois et année de naissance, robe & poids) ;
la sympathique mais néanmoins cleptomane « placière » de l’escalier B a volé le bouchon de ma bouteille de flotte — mais qu’a-t-elle bien pu en faire ?
le règlement de la course ne nous informait ni sur le poids des toros ni sur le nom de (celles et) ceux qui présidaient ;
deux « abrrrutis » n’ont pas été fichus de faire déplacer de deux places une de vos fidèles « de plus de trrrente ans » (je n’ai pu vérifier si son nom était inscrit sous ses fesses) afin de nous permettre, ma femme et moi, d’être assis à côté d’un couple d’amis ! ;
dès que la fanfare entonna l’hymne occitan, je fus pris de panique car je craignais de voir à tout moment cette fichue banderole de l’OCT, tenue par de jeunes éphèbes pubères cuisses à l’air, se tendre sur le sable... sous mes yeux ! ;
le toro de Miura était imprésentable dans une « concours » du seul fait de sa vilaine encornure bizca — ça n’en finissait pas de mal commencer ! ;
le monsieur sis à la droite de ma femme portait un maillot du Real Madrid... ;
à peine entré, ‘Flamenquillo’ de Miura présentait déjà la corne gauche astillée et tordait bizarrement du cul ;
peu de temps après la précédente remarque, il était clair que Chopera et les Miura venaient une nouvelle fois (après l’an passé) de nous/vous prendre pour des imbéciles (en restant poli) ;
et même si vous n’y êtes pour rien, Fernando Robleño trouva le moyen de brinder au public cet invalide notoire, qu’il « tua » d'un bajonazo discret et à qui son puntillero assena une vingtaine de coups de poignard — « Indultooo !!! » ;
le tío ‘Camarito’ de Palha — en exagérant à peine, le seul digne de figurer dans votre « concours » — était non seulement castaño mais aussi carinegro, bocidorado et j'en oublie sans doute... ;
ce même surpuissant et brave ‘Camarito’ fut (trop) largement assaisonné à la pique avant de passer par la piteuse case « pique de tienta » — son usage ultérieur semblant autoriser les grosses rations précédentes — et habilement couché, après l'estocade, par un peón des plus roublard ;
la dame assise à ma gauche n’arrêtait pas de souffler — j’avais beau la comprendre vu la touffeur ambiante, je trouvais qu’elle exagérait un peu de montrer si bruyamment son apparente insatisfaction ;
le victorino, petit (un poil moins « sardine » que celui de l’an passé), faible, vareado et non piqué — il gardait ainsi toutes ses chances d’être complet, lui — n’avait pas sa place dans une « concours » ;
à mon humble avis, ce dernier n’était pas, comme l’indiquait votre reseña, negro entrepelado mais cárdeno oscuro ;
son tercio de banderilles rapidement exécuté fut, me semble-t-il, le seul à peu près potable de la matinée ;

la présidence voyant une pétition majoritaire là où il n’y en avait pas, accorda une oreille afin de récompenser le toreo superficiel de Luis Bolívar et de s’épargner ainsi les quolibets des « agités du mouchoir » ;
« pris en otage » par le bon vouloir d’une présidence, toujours elle, illogique, nous n’avons pu profiter d’une « quatrième » rencontre du cebada gagoun toro de Sevilla muy núñez, con hechuras antiguas et de drôles de manières —, le seul à n’avoir jamais fléchi même si l’on pardonnera bien volontiers au palha et de l’avoir fait une fois et d’avoir été tardo après l’interminable première pique ;
la dame de derrière n’a eu de cesse de me flanquer ses genoux dans le dos — j’avais beau la comprendre vu l’étroitesse des lieux, bla-bla-bla, bla-bla-bla ;
dans la mesure où l’albaserrada d’Escolar Gil était la copie conforme du victorino, une pointe de genio en plus... nous n’aurions eu droit qu’à cinq toros ?! ;
que j’ai peu goûté la musique — « Halluuucinant !!! » ;
Javier Valverde marchait totalement à côté de ses pompes — il ne fait pas bon engager un matador ayant passé la nuit en voiture entre Madrid et le Gers... ;
les gens applaudissent de plus en plus tout et n’importe quoi — surtout le n’importe quoi ;
aucun toro ne fut toréé, pas plus le grassouillet fuente ymbro algo bizco et astillé de la corne gauche que les précédents ;
la présidence (bien inspirée, soit dit en passant, de ne pas accorder de vuelta à ‘Camarito’ si l’on tient compte, in fine, de la lidia qui lui fut proposée par Valverde) ne sut manifestement pas se faire comprendre des matadors et des picadors concernant la manière de mener « loyalement » le premier tiers — callejón bondé, surpopulation dans le petit ruedo, certaines sorties côté « queue du cheval », piques toutes traseras, de nombreuses pompées, certaines rectifiées, aucune donnée « de face », pas même au palha qui les aurait bien méritées, mais de l’étrier en veux-tu en voilà !, des quites savamment retardés... N’en jetez plus la coupe est pleine ! ;
c’est pas « passque » Ángel Rivas Sánchez a piqué le brave palha qu’il a bien piqué pour autant et qu’il a mérité un prix au meilleur picador qui... ne figurait même pas tel quel dans le règlement ! (on clique sur l’image ci-dessous) ;
il est clairement écrit au dos du billet qu’« il est formellement interdit de sauter sur le callejón » (sic, même en parachute ?) alors que j’y ai parfaitement vu le vieux bolet du Boucau y photographier en rafales (tatatatatatata !!!) puis passer le tiers de la faena (et c’est très long une faena de nos jours !) à sélectionner le moins bon du mauvais ;
vu qu’on avait également réquisitionné le bouchon de ma voisine, sa bouteille, en tombant, se vida sur mon sac — je compris alors pourquoi elle soufflait tandis qu’elle applaudissait à tout rompre, c’est parce qu’elle avait soif pardi ! ;
l’incompréhensible cohue devant la porte principale des arènes m’obligea à passer devant les stands (démontables les stands, dé-mon-tables !) du bolet boucalais et de la vieille morille montoise ;
occupé à sauver de la noyade divers papiers et accessoires, j’ai versé une partie du contenu de ma bière sur mon sac ;
sur le chemin du retour à la voiture, j’ai risqué plusieurs fois ma vie en remontant la file de celles garées en vrac sur le bord de la route ;
il m’a été fort compliqué de connaître « rapidement » cet étonnant palmarès — deux toros ex æquo ? « Énooorme !!! » — et, enfin,
une corrida concours en tous points sérieusement organisée ne saurait, selon moi, correspondre à la course vue ce dimanche 31 mai au matin,

je ne vous, Club Taurin Vicois, réclame ni la reprise des billets — celui de ma femme et le mien puisque ces attendus furent écrits à quatre mains — ni leur remboursement ; je vous dis aussi clairement que simplement : « RENDEZ-MOI LES SOUS !!! »

À l’année prochaine (sous toutes réserves) & sincères salutations.

Images Mon billet... Celui de ma femme, c’est le même avec le numéro 30 ‘Camarito’ de Palha © Camposyruedos Le règlement ô combien minimaliste de la « concours » (quasi inchangé depuis l’année dernière, seule la pique de tienta a remplacé le regatón...) où ne figure pas le « prix au meilleur picador » ; celui promis à la meilleure cuadrilla (picador & subalternes) étant officiellement resté desierto !