16 septembre 2009

Une corrida concours pour le souvenir


Laurent Giner, ex-président de l’ANDA, nous a transmis le texte suivant.

9 piques en 2 toros. 3 ou 4 batacazos vrais, explosifs. Des piques, nous aurions pu, nous aurions dû en voir 2 ou 3 de plus au prieto de la cal, mais le palco… Pour une fois que nous avions un concours de piques plutôt qu’un concours de muletazos
Bref, au réveil le samedi nous étions quelques-uns à n’être toujours pas descendus de notre nuage. Nous nous sommes téléphonés afin de nous assurer de ne pas avoir rêvé, d’en parler et en reparler, comme pour retenir ces souvenirs et les faire revivre.

Le Tío Pepe disait : « Aussi, m’adressant plus particulièrement aux jeunes aficionados, je leur dis simplement : à toutes les époques, il y a eu des gens qui ont perdu l’afición, et toujours sous le même prétexte : qu’il n’y avait plus de toros ! Pour ma part, j’en ai connu dans ma jeunesse, et je pourrais en citer aujourd’hui. Je ne suis pas d’accord. Et c’est pourquoi je dis aux jeunes aficionados d’âges ou de vocation : « soyez toujours vigilants, mais gardez confiance. Il y a encore de beaux jours pour la fiesta brava ! Seulement, ne vous trompez pas : cela dépend en partie de vous ! » Conférence de 1976 « De l’aurochs à la corrida moderne ».

Ces deux toros ont sauvé la programmation de la corrida concours. Ce concours qui gêne la direction des arènes d’Arles depuis longtemps et dont l’enterrement était prévu vendredi dernier. Car pourquoi programmer un concours le vendredi après-midi sans aucune tête d’affiche avec 3 bouche-trous quasi inconnus aux arènes d’Arles ? Si ça n’est pas un homicide cela y ressemble fortement, j’en suis personnellement convaincu et beaucoup d’aficionados arlésiens aussi. Comme le soulignait le phare de Vieux-Boucau (attaché de presse informel) dans son édito de samedi : « Mais on retiendra aussi malheureusement, au vue de l'entrée, que l'aficion torista assure de moins en moins la recette dans les spectacles montés selon ses voeux. Faut-il en conclure que la saison a été trop longue - ce serait un moindre mal -, ou que ce public se réduit ? »
La mise en scène était donc préparée mais la caste, la force et la puissance ont tout chamboulé. La corrida concours reviendra certainement le dimanche, aux prochaines prémices du Riz.
Comme quoi le Tío Pepe savait voir loin. Vive les toros puissants, méchants, poderosos, intègres, farcis de caste et de bravoure. Que cessent les faenas de 100 passes. 20 bien rématées suffiront et comme disait Antoñete : « Il y a des faenas qui durent 4 minutes et trop qui en durent 10 ; mais dans aucune faena il y a plus de 20 muletazos parfaits. »
Laurent Giner