06 octobre 2009

Agua sin gas


Voilà qui commence vraiment à faire beaucoup, une goutte d’eau supplémentaire, encore une, pour certains, presque la goutte de trop. Curieusement c’est Vicente Zabala de Serna, une fois n’est pas coutume, qui a le mieux enfoncé le clou et dit les choses après la dernière sortie des gris bien pâles de la famille Martín.
J’écris bien "famille", car ils sont de plus en plus nombreux les aficionados à penser que le virage pris par la mythique vacada serait plus de la responsabilité du rejeton que de celle d’un sorcier vieillissant, qui a tout prouvé, et dont on a du mal à croire qu’il puisse se satisfaire d’envoyer à Madrid pareils soldes de fin de saison. Cinq cuatreños cinq, pas un de plus et très limites de présentation. Un lot de Victorino coupé à l’eau d’un remiendo de Carriquiri. Une peine.
J’avais évoqué la chose deux jours auparavant avec l’incombustible Jorge Laverón, dans la pénombre fraîche de La Venencia.
Jorge m’a tout d’abord sauté dessus avec Tomasito, enfin, maintenant, Thomas je ne sais plus quoi. Tomasito quoi.
¡Ya teneis un torero François! Este Thomas… etc., etc… Grosse côte pour Tomasito du côté de La Venencia.

Puis, dans la conversation, forcément l’évocation des corridas à venir.
- Tu crois que Morante va venir ?
- Aucune idée. Je n’ai même pas lu le journal.

Intervention d’un troisième larron.
- Moi, avec ce qu’il a au pouce, je ne viens pas, je me retire.
- Toi ? Tu te retires ? Mais tu te retires d’où ? Toi tu n’es à nulle part ! Va plutôt nous chercher ta media de manzanilla.


Il commençait à se faire tard, nous ne savions toujours pas si Morante allait venir, mais la manzanilla était fraîche et une envie de cèpes se faisait naissante.
Bien. Donc, samedi, peut-être Morante, et dimanche, la famille Martín.
- Victorino. Il a tout de même mis pas mal d’eau dans son vin il me semble. Tu en dis quoi Jorge ?
- Mucha agua François… mucha agua.

Débarque Chiqui Abril, un habitué du coin. Il veut m’inviter à un vernissage. Les cèpes vont devoir patienter. Nous étions jeudi. Et j’ai bien compris que mes quatre jours n’allaient pas être suffisants pour tout faire.
Ils sont trop forts à La Venencia, un sens de l’organisation hors du commun. Un certain Montserrat de Pablo vient de publier un livre de photographies prises depuis les hauteurs du tendido cero. Pour le titre il ne s’est pas foulé : "desde el « 0 » fotografías". Pour les photos c’est difficile à dire.
Les textes sont de Jorge. Je ne sais pas s’il s’est foulé lui, mais je suis certain que je vais y réfléchir à trois fois avant de lui demander d’écrire sur mes clichés. ¡Vaya guasa Jorge! ¡Vaya guasa!
Par contre, pour les à-côtés, c’est du grandiose. Voici ce qu’annonce le dos du carton d’invitation.

INAUGURACIÓN
Jueves 1 de octubre a las 20h.

INAUGURACIÓN I
Viernes 2 a las 19 h.

APERITIVO
Sábado 3 a las 13h.

REINAUGURACIÓN II
Miércoles 7 a las 19 h.

REINAUGURACIÓN III
Viernes 9 a las 19h.

APERITIVO DE CLAUSURA
Sábado 10 a las 13 h.

Ça ne s'invente pas, sauf à La Venencia. Muchas copas Jorge, muchas copas. J'en étais où moi ? Ah oui, Zabalita, la famille Martín. Comment dire ? Agua, mucha agua, demasiado. Beaucoup trop et sin gas.