20 décembre 2009

Coquilla Dream, « Yes we can »


La possible disparition de l’élevage Sánchez-Fabrés d’origine Coquilla a suscité l’émotion de nombreux aficionados. Une émotion d'où a jailli un flot de mots de solidarité et de passion. Cette mobilisation a permis de recharger les piles du ganadero Juan Sánchez Fabrés, qui a finalement décidé de préserver provisoirement ce petit trésor qui habite « Pedro de Llen ». Au-delà des faits, ce rassemblement des aficionados ouvre des perspectives optimistes sur l’avenir et la préservation des encastes rares. Oui, l’aventure de ces derniers jours montre à tous ces éleveurs en difficulté qu’ils ne sont pas seuls. Elle leur rappelle que derrière eux réside une masse invisible, celle des aficionados. Elle leur démontre aussi que l’oubli du mundillo ne signifie pas l’oubli de l’afición. Ainsi, tant qu’ils préserveront leurs élevages, tant que la diversité sera présente au campo, même si celle-ci n’arrive pas jusqu’en piste, il y aura de l’espoir. L’espoir de changer les choses et de faire revivre cette multitude d’encastes aujourd’hui oubliés.

Cependant, pour revenir sur l’encaste Coquilla, si la disparition de l’élevage de Juan Sánchez Fabrés aurait été un drame, elle ne signifiait pas pour autant l’arrêt de mort de la rame Coquilla. Car Coquilla ne se résume pas à cette unique ganadería.
Il y a bien évidemment les coquillas de Sánchez-Arjona, mais pas seulement. Aujourd’hui, malheureusement, l’existence des élevages et des encastes se résume pour de nombreuses personnes à la seule UCTL (Unión de Criadores de Toros de Lidia). Rien n’est moins faux. En parallèle de cette association d’éleveurs en existe 4 autres. Des associations moins prestigieuses et surtout d’un niveau beaucoup moins homogène que l’UCTL. Il n'empêche qu'elles renferment quelques petits trésors qu’il est aujourd’hui coupable d’oublier.
Ainsi, lorsque l'on parle de l’encaste Coquilla, il est indispensable de se référer à l’ensemble de la cabaña brava espagnole et de ses 5 associations d’éleveurs. Aussi, il ne faut pas uniquement parler de deux élevages mais d’au moins 5. Je dis « au moins » car je peux vous assurer de ce nombre, mes pas et mes yeux ayant ratifié cette information. Mais il est plus que probable que j’ignore encore quelques devises qui possède l’origine Coquilla.

Il convient dès lors de citer :
- La Interrogación, le fer d’origine Coquilla de la famille Martín-Tabernero ;
- Mariano Cifuentes et
- El Añadio.

Remercions donc María Jesús Gualda, Mariano Cifuentes et Ángel Martín Tabernero, trop souvent oubliés mais qui, au même titre que Juan Sánchez Fabrés et Javier Sánchez Arjona, contribuent à préserver l’encaste Coquilla.

Et puisque nous en sommes à l’heure des remerciements, remercions également ceux qui, dernièrement, nous ont proposé des coquillas. Remercions Captieux, La Peña Jeune Afición de Saint-Sever, Saint-Martin-de-Crau, Rieumes, Céret, Mont-de-Marsan, Hagetmau, Collioure, Arles (concours), Vic-Fezensac (concours), Parentis-en-Born (concours) et Soustons (concours).

Pour finir, je tiens tout personnellement à remercier la Peña Jeune Afición de Saint-Sever qui inscrit sa politique taurine dans l’esprit de la diversité des encastes et la recherche d’élevages originaux. Un grand merci à eux. Si seulement d’autres pouvaient leur emboîter le pas, l’encaste Coquilla et les autres encastes rares seraient peut-être moins en danger. Mais tant qu’il y aura de la diversité au campo, nous pourrons encore faire changer les choses. « Yes we can ».

Photographie Le fer de La Interrogación sur la cuisse d'une vache Coquilla © Camposyruedos