12 février 2010

Elliott Erwitt


Lorsqu’on se pique (ah ! ah ! :-) de faire de la photographie, avec plus ou moins de bonheur, on se « confronte » forcément, et surtout modestement, plein d’admiration, avec les clichés des maîtres.
Certains vous dégoûtent de continuer à photograhier, tellement on les découvre intouchables, inapprochables. C’est souvent les cas, toujours le cas, avec les images extrêmement abouties d’un Cartier-Bresson. À vous démoraliser et vous faire honte de votre production amateur.
D’autres au contraire vous inspirent et vous poussent à continuer, comme s’ils laissaient entrevoir l’espoir d’une possible approche d’un résultat probant. On se rend compte très vite que l’espoir n’est qu’illusion mais l’envie est née. Clic-clac... encore et encore.

Monsieur Elliott Erwitt est de ceux-là, un des premiers pour moi, peut-être le premier même, il y a longtemps maintenant.
Erwitt, tellement humain, tellement perceptible qu’on a immédiatement la sensation qu’Elliott est un copain, avec lequel on va partir en vadrouille, Leica autour du cou.
Ce n’est évidemment qu’une sensation, totalement infondée, mais l’effet sur le moral et l’envie est bien réel. On a vraiment envie d’être copain avec Erwitt, le tutoyer, alors que l’on devine le vouvoiement pincé et distant avec lequel un Cartier-Bresson vous aurait sans doute tenu à distance.

C’était sur France Inter, il y a quelques jours.

La journaliste demande à Monsieur Erwitt : "Vous pensez à quoi lorsque vous faites une photo ?"
Réponse : "A rien... je ne pense absolument à rien. A cet instant mon cerveau est proche du vide total... pas totalement vide, mais presque... Ce micro... ce micro... je sens que je vais le manger ce micro !"

Quelques jours plus tard dans Le Monde.
Question : "Comment vous êtes-vous formé à la photographie ?"
Réponse : "J’ai lu les instructions sur la boîte."

Vive Erwitt !
Si ces médias remettent le travail de Monsieur Erwitt en lumière c’est qu’actuellement la Maison européenne de la photographie propose un personal best du photographe. Immanquable pour tous ceux qui auront l’occasion d’être dans le coin, jusqu'au 4 avril.

Personal Best, Maison européenne de la photographie, 5-7 rue de Fourcy à Paris 4°.
Du mercredi au dimanche de 11 heures à 20 heures. Jusqu’au 4 avril.

Photographie Le Monde (AFP/Miguel Medina)