26 avril 2010

De toute façon José Tomás est déjà une légende


La durée de l'opération, les litres de sang perfusés, ou transfusés, je ne sais pas. Des traces de sang sur l'escalier éclairé par une lumière blafarde et dure. Un père qui pleure, un apoderado qui tente de rassurer la foule. Tout s'affiche, se communique et se répand. Y'a même un futé qui a calculé la longueur des traînées de sang laissées entre le lieu du drame et la porte de l’infirmerie. Ou lorsque le sordide le dispute au ridicule. On aurait envie de lui crier comme le font les gamins : "Non mais n'importe quoi !"
Des déclarations par-ci, des déclarations par-là. Des prévisions, des pronostics. Plus ou moins toujours les mêmes. Il leur a dit, il leur aurait dit : "Tranquilos, todo está bien."
Forcément, ça rappelle Paquirri. Sans aucune retenue, des quasi-nécrologies sont déjà en ligne, les mêmes sans doute qu'ils ressortiront le jour où il mourra pour de bon.
Les revendeurs doivent faire la gueule. Nous aussi, mais pas pour les mêmes raisons. Ramón Vila, le chirurgien des arènes de Séville, a déclaré qu'il lui faudrait au moins six mois pour s'en remettre. S'en remettra-t-il vraiment ? Reviendra-t-il ? Quand ? Comment ?
Il y a quelques années, Antoñete a dit une chose du genre que si le torero va aux arènes sans intention de s’y arrimer, il y va alors aussi tranquille qu’à une partie de cartes. De toute façon on n'imagine pas José Tomás jouer aux cartes.
Et puis de toute façon José Tomás Román est déjà une légende.
¡Suerte!

NDLR Après vérification, Antoñete n’a pas vraiment dit ce qui est indiqué ci-dessus mais : "Si estás dispuesto a arrimarte de verdad pasas mucho miedo antes del paseíllo. Si vas dispuesto a tirar las tres cartas pasas menos miedo que si vas al dentista" ; ce qui revient un peu au même.