01 avril 2010

Et bientôt là-bas, le Portugal


C'est quoi ce truc ? Jamais entendu parler.
— Ça vaudrait le coup d'aller y jeter un coup d'oeil, non ? Et puis regarde, là, t'as déjà vu un mélange pareil ?!
— Pas grand monde n'en parle, du campo bravo de là-bas. Mendoça, OK, quelques cicatrices mal refermées autour d'une expérience plus ou moins bien vécue. Le vieux sang des Yonnet. Et puis... rien.
— Ben ouais, et puis le Portugal, ça doit être chouette. Depuis le temps que Bruschet nous en parle. Peut-être qu'on s'pèlera moins qu'en Castille.
— Bon, c'est décidé : l'année prochaine, nous partirons à la découverte du campo portugais !

Laurent
prit finalement les devants, et nous ramena de ses errances lusitaniennes des images magnifiques de sa rencontre magique avec un homme, Fernando Palha, et ses légendaires toros, tatoués du fer éponyme.
Notre attente n'en fut que plus fébrile. Le Portugal, le Portugal, comme une litanie murmurée sans fin et sans répit, un leitmotiv nous accompagnant partout, nous aidant à soutenir notre passion dans un hiver noir, froid et roide.
Me voici enfin à Paris-Orly, le sac en bandoulière et, déjà, des images et des espoirs plein la tête. L'avion décolle, je m'endors aussitôt, pour atterrir bientôt, frais et dispos, prêt à arpenter Lisbonne en attendant de rejoindre les copains.
Le lendemain, errance dans la belle et calme capitale, soleil de printemps, ça monte et ça descend, un tramway passe et fait doucement teinter son ding-ding, clic-clac, la photo d'un passant. C'est bien aussi, l'avant-campo, quand on a l'âme disponible et vagabonde, un peu de temps à perdre, qu'on peut rêvasser dans les rues.
Soudain le téléphone sonne. Retour tout de suite à Paris. Taxi. Aéroport. Avion. Orly (tiens, déjà toi ?). Taxi. VIIIème. Ah, il manque une poutre au plafond de mon bureau. Il pleut. Il fait froid. C'est quand, la séance de rattrapage ? Y'en a pas. Enfin, pas là, pas tout de suite.
Il faudra attendre les images et les récits des copains. Ils ont vu, eux. Ils les ont rencontrés, ces taureaux portugais qui nous faisaient tant rêver. C'est bien. Je les attends. Dans l'arène, peut-être, un jour ? Non, non, je sais, ça n'arrivera pas. En tout cas, sûrement pas.