17 juin 2010

Chronique taurine très ordinaire


Dimanche Juan de la Marmita a triomphé à Trifouilli del Pozo. Il a coupé 5 oreilles, une queue et gracié un important toro de Martínez.
Dans ces cas-là, maintenant, on dit "important". Oui, on aurait l'air con de dire "exceptionnel" ou "rare".
"Important" c'est plus passe-partout et ça se réutilise aisément le week-end suivant.
Donc, le toro de Martínez fut important, historiquement bonito, interminablement grandiose, génialement jouissif. La quintessence de la bravitude. Il avait deux couilles aussi.
Les gens étaient contents, le président était content, Martínez était content, Juan était content, nous étions contents, tout le monde était content, même ceux qui n'y étaient pas étaient contents.
Le toro a pris cinq cent douze mille derechazos et il a duré quatre heures. D'ailleurs il dure encore. Et puis il s'est juste affalé cinquante fois, ce qui est peu. Et puis de toute façon il s'est relevé chaque fois. Et de toute façon qui peut prouver que ce n’est pas la nuit tombante qui lui a donné envie de se coucher ?
Les piques ? Quoi les piques ?

Lundi Rien.

Mardi Juan se repose après son triomphe de Trifouilli del Pozo. Il porte son caleçon fétiche et a annoncé qu’il ne le quitterait pas jusqu’à la prochaine course.

Mercredi Un toro de Martínez a perdu sa funda droite. Une équipe de la Guardia Civil locale a été dépêchée sur place en urgence. Martínez est inquiet et la funda reste introuvable. L’affaire est sérieuse. Quelqu'un pourrait se blesser.
Un voisin de Martínez, depuis le bord de la route et protégé derrière sa voiture, aurait fait une photo du toro sans sa funda, avec son téléphone portable. Hélas, il était à contre-jour mais nous la mettrons en ligne dès que le voisin arrivera à la transférer sur son ordinateur, puis à nous l'envoyer par e-mail. C'est pas gagné. Un toro sans funda au campo : un document.

Jeudi Il est possible que Juan soit annoncé à la féria de Trifouilli del Pozo en septembre, mais ça n'est pas certain. Il paraîtrait que l’organisateur Carlos ne veut pas lui payer ce qu'il demande.

Vendredi On vient d'apprendre que l'apoderado de Juan a téléphoné à Carlos et qu'ils discutent du prix mais qu'ils ne sont pas d'accord. Juan porte toujours son caleçon fétiche et se gratte la couille gauche.

Samedi Carlos vient de rappeler l'apoderado de Juan. Il est possible qu'ils trouvent un accord dans les prochains jours, mais plutôt pour l'année prochaine, en fonction des dates et seulement si la féria de Trifouilli del Pozo ne tombe pas en même temps que celle de Hoyo del Manzanita qui n'est pas encore fixée. Donc, pour l'instant, on n’en sait rien mais on continue à vous informer.
Ça vient de tomber : Kojak aurait retrouvé la funda chez Martínez.

Dimanche Juan a encore failli triompher, à Madrid cette fois. A l’hôtel, il portait son caleçon fétiche. Mais ce gros-enculé-de-sa-race de Président a refusé de lui donner l'oreille. C'est une honte. Ce type est la honte de la Fiesta. Vite, il faut le tuer. Juan aurait jeté son caleçon fétiche, de rage, contre ce chien-d’enculé-de-sa-race de Président.
En plus, tout en haut des gradins y’avait deux aficionados, deux cons, qui ont applaudi le Président qui a refusé l'oreille.
Ils sont fous ! Des aigris, des sinvergüenza, des ignares, des incultes de leur race, de leur mère, de leur père, et de leur grand-mère. Et je te parle même pas de leur sœur ! Elle doit porter des culottes en poil de yack la salope ! Des sales types. C'est juste que des "Zahia-tollas" qui font rien qu'à nous empêcher d'être heureux et de faire notre pub tranquille et d'encaisser peinard.

Lundi Les antis attaquent ! Ils veulent lancer une I.L.P. pour interdire la corrida à Trifouilli del Pozo. L'heure est grave ! A mort les antis qui font rien qu'à nous obliger à parler d'eux, parler de nous, parler de quoi ? Les "zantis" y mettent même pas de culottes si ça se trouve.
On a en a marre des "zantis". RAS-LE-BOL.
D'abord les antis ils sont méchants et nous ont est les gentils.
Et puis d'abord nous on a Picasso et Picasso c'est quand même vachement mieux que Brigitte Bardot !
Non, je ne viens pas de traiter Brigitte Bardot de grosse vache...
Et puis d'abord si seulement tous les aficionados du monde et surtout les deux cons d'en haut des gradins voulaient bien se donner la main et se la fermer, eh ben on serait les plus forts. Parce que les antis, eh ben c'est eux les méchants et ils puent du slip qu’ils ne portent pas les "zantis".
Et puis en plus c'est pas vrai que le toro il a mal.
Et puis à la fin y’en a marre des antis et des aficionados d'en haut des gradins qui veulent pas qu'on se donne la main, parce que si tous les aficionados du monde ils se donnaient la main eh ben on serait les plus forts, parce que les antis c'est eux les méchants.
Et puis d'abord c'est pas vrai que le toro y saigne, sauf au bout des cornes des fois lorsqu’il a été trop aféité.
Mais ça non plus il faut pas le dire car c'est pas vrai non plus. En vérité je vous le dis : le toro il est jamais aféité, il saigne pas, il a pas mal et il tombe jamais ou alors il se relève, ou alors il se couche parce que c’est la nuit qui arrive...
Voilà, la Fiesta c'est ça, c'est beau et c'est grand. Et si tu l'aimes pas tu la quittes ! Mais surtout tu te la fermes.
A part ça, les cons c'est les autres. Forcément, les cons c'est toujours les autres.

NDLR Toute ressemblance avec des sites taurins existants ou ayant existé serait évidemment purement fortuite. De toute façon, c'est pas possible en vrai d'être aussi con. Si ?