08 septembre 2010

Le picador, le président et son délégué aux piques















Par une matinée de ce mois d'août ou de juillet,
un président, son délégué et un "encastoréñé",
vinrent méchamment à tchatcher
de l'objet sur lequel ce dernier besognait.

Eh là, l'ami, comment diable cette lance est montée ?
Ignorez-vous donc qu'en ces lieux la règle se veut respectée ?
Car, vers les cieux, votre lame est foutrement dressée,
et, me semble-t-il, vous n'y êtes pas autorisé !


— Cool, Raoul, répondit le mec, pas impressionné.
Quel mal vous prend de venir me les briser ?
Observez plutôt le geste : ma pique, à 180 degrés, est balancée,
et voyez, au final, comme le tranchant est désarmé.


Plantés cons comme des marcassins fraîchement nés,
d'un : « Ah ouais, dis donc, c'est vrai ! », tous deux acquiesçaient,
car, d'un coup sec de poignet, à l'endroit, en effet, la puya se retrouvait.
Pour l'enfoiré mal intentionné, l'affaire était savamment ficelée.

Ok, mais j'vous ai pas tout raconté, enchérissait le cravaté pas démonté.
Nous souhaitons qu'en deux fois, le fer soit trempé !
L'un pour que le bestiau puisse y goûter,
l'autre pour que sa Bravoure y soit "grave kiffée" ;


De ce tiers ignoré, la foule doit s'enthousiasmer,
que ce business soit rondement mené,
et si cela, au final, se voyait joliment fait,
de trois notes de musique, l'on vous récompenserait.


— Ta mère en short chez JotaC !
ricana le piquero, carrément gonflé.
— De votre zique, je n'ai rien à branler !
Savez-vous où vous pouvez vous la carrer ?


D'un autoradio, ma bagnole est dotée,
et si de "ziquemu" mes oreilles venaient à manquer,
c'est dans ma Benz décapotée,
que j'irais copieusement les soulager !


C'est pas pour l'arpège que j'me déguise en chevalier,
mais plutôt pour remplir mon joufflu porte-monnaie,
ceci dit, votre idée m'a bien fait marrer,
et la prochaine fois, d'un I-pod 3G mon poney j'équiperai.


A ces mots, le président et le délégué,
se voyant dans leurs 22 mètres renvoyés,
admettaient s'être bien fait carotter,
et de cette histoire, tous deux concluaient,

Que malgré l'or qui le recouvrait,
les honneurs qu'on lui devait, et bien que joliment coiffé,
en autre chose qu'une merde avérée,
un étron ne pouvait se dissimuler.

Post-scriptum Toute ressemblance avec des personnes ou des événements serait logique, puisque tout cela est absolument véridique. Alors, faudra pas venir pleurer quand, bientôt, on dira : « FUCK OFF, LA PIQUE ! »

Dessin © Jérôme 'El Batacazo' Pradet