05 octobre 2010

Nîmes, ville... quoi ?


Ça y est ! Nîmes est une ville taurine. Oui, c’est vrai. Et même, elle « confirme son soutien à la culture taurine méditerranéenne et affirme son attachement indéfectible à la Corrida qu’elle considère comme partie prenante du Patrimoine immatériel de l’Humanité ». Le conseil municipal de la « première place taurine de France » pour le nombre d’oreilles tombées sans explication scientifique de la tête d'animaux que l’on fait mourir dans le superbe amphithéâtre romain vient de rendre public cet acte d’amour à la tauromachie. Je te kiffe corrida ! Donc Nîmes est une ville taurine après Bellegarde, Fourques et autre Parentis dès 2008 (j’en oublie peut-être). Ça y est, Nîmes, que je ne connais pas, est donc une ville taurine à partir d’octobre et jusqu’aux murmures de pâques. De pâques à octobre, durant la saison taurine donc, Nîmes est une ville comique inscrite au patrimoine immatériel du cosmique.
Nîmes ville taurine. C’est bizarre quand on se le répète. Nîmes ville taurine.
Et le plus fort dans tout cela, c’est la fin de la déclaration. Je cite : « Elle appelle l’ensemble des villes taurines de France à manifester publiquement leur attachement à cette même cause. » Ben ma cochonne. Nîmes ville taurine et d’avant-garde en plus. Nîmes qui conseille en matière taurine. On aura tout vu décidément. Et que répondra Nîmes à ces communes où la tradition tauromachique est fragile, villes situées aux marges de la géographie taurine et qui ont déjà le mérite d’organiser des corridas (des vraies) ou des novilladas alors qu’une grande partie de leur population se moque de la tauromachie quand elle ne la critique pas ?
Nîmes ville taurine. C’est bizarre. Je me le répète mais ça reste bizarre.
M. le Maire de Nîmes, je crois que vous venez de gagner pour la seconde année consécutive un prix (un coup de cœur) remis par un collectif taurin français pour le plus beau geste de l’année en faveur de la défense de la tauromachie. Z’êtes content hein ? Et en plus, lui aussi (le collectif) incite les autres villes à faire comme vous. A se déclarer. A faire leur coming out. A ne pas avoir honte. A dire « con dos cojones » comme l’écrit le président de l’OCT (ça existe encore ça ?) sur son blog de propagande où Morante est Dieu, Ponce une grosse merde et lui un intellectuel : « Oui, oui, oui nous sommes une ville taurine ! Non, non, non les méchants zantis ! Oui, oui, oui le Juli a un gros zizi ! Solidarité avec la CGT ! La retraite à 50 ans ou 69 tant qu'à se faire baiser (ce n'est pas de moi, j'emprunte !) ! »
« Con dos cojones » a écrit le phare alternatif de Vieux-Boucau !
Nîmes ville taurine. Naaaaan, c’est pas sérieux finalement.

Photographie Détail de l'intérieur des arènes de Nîmes © Laurent Larrieu/Camposyruedos.com