18 avril 2011

Barcelonatcheko


Ils ont commencé par s’ennuyer et venir de moins en moins...
Ils ont perdu un peu d’afición, trouvé d’autres préoccupations — la mer, le sport, le ciné, les voyages, la bouffe, la culture, les arrivages d’exotiques étrangères... Que sais-je ?
Les distractions ne manquent pas à Barcelone.
Les élus ont fait des choix, dans l’intérêt de la ville, des administrés et des commerçants... Ils ont été élus pour cela, non ?
Les affaires et la politique ont horreur du vide, hors ces arènes-là étaient si peu pleines et les autres plutôt vides...
Sur cette photo, l’air un peu... bête, je suis au milieu d’un ruedo (pour une fois...). Le ruedo de la vielle plaza de Las Arenas. C’est un choc à chaque fois de réaliser qu’un monde en chasse un autre, le mien en l’occurrence.
Il y a douze ans, lors de ma dernière visite, il restait un peu d’espoir... La vieille plaza n’était qu’envahie d’herbes.
Ils ont conservé la structure et son style néo-mudéjar en briques,  et ont rempli le vide par un centre culturo-gastronomico-commercial comme nous les aimons tant et inauguré fin mars. Tout chaud donc, et avec de l’allure, et des ascenseurs partout. Le sommet propose une promenade en terrasse à 360° qui permet d’admirer la ville jusqu’au bleu de la mer.
Le chauffeur de taxi en est fier, et il adhère emballé à l’idée que je lui tends sournoisement d’en faire un second à la Monumental et un troisième à la Sagrada Familia. Car, par exemple, ce week-end trois bateaux-villes ont accosté à Barcelone, soit douze mille personnes qui débarquent. C’est autrement meilleur pour les affaires que la « torture » (sic, le taxi) de six toros à Las Arenas.
Barcelone n’étant plus l’Espagne, il est content mon évolué pilote automobile.
Il va un jour se réveiller et comprendre que Barcelone... c’est plus trop la Catalogne non plus et que le catalan-courant n’est plus la langue la plus pratiquée si l’on en croit la croissance exponentielle des Starbucks-Coffee.
Puis j’ai pensé à Lachepaillet, futur centre branché Basco-Surf-Océan du B.A.B. avec ses restos designs, ses boutiques de luxe et ses boîtes people. Dans cinq ans... dix ans... ?
Question d’ennui, d’afición et de politique.
Mario Tisné