27 septembre 2011

Bye-bye, bitch, bye-bye...


Bon vent ma brune, adieu, plume de geai... On s'est bien amusé, mais il est temps. Ramasse tes frusques et laisse la place... Le soleil se lève et j'ai des choses à faire. Avant que tu files, on va se griller une clope ou deux et on va regarder la nuit qui s'en va. Assieds-toi, là... T'entends ce silence ? C'est un nouveau jour qui arrive... et nous, on est là, devant un cadavre chaud et on refait le match.

Tu sais, t'auras beau chialer les larmes de ton corps, de toutes façons, ça fait longtemps que t'avais plus rien à dire... et puis moi, moi, je te voyais même plus. T'es devenue une ombre, et t'as plus l'âge de tapiner dans les parties mondaines. Tes éclats de rire ont fini de raisonner et le satin de tes bas s'est un peu élimé... Au fond, t'as l'air d'une vieille pute qui remonterait ses bretelles, comme si t'avais eu de la vertu... mais t'as fait ton temps, guapetona, et y a plus de rêve dans tes yeux. Tes robes longues et tes perlouzes patinées ont fini par lasser le client. Tu ramasses plus que des pauvres types aux regards d'enfants, et les minots que t'as déniaisés autrefois sont des notables qu'on appelle Monsieur... À cette heure-ci ils ont rejoint maman et leurs drôles dorment sur des coussins de soie ... Ils changent de trottoir pour pas te voir et pensent à des horizons toujours plus lumineux, pendant que toi, t'es restée daronne, un pathétique oiseau de nuit, une Ava Gardner qu'aurait vécu trop longtemps comme ces légendes en noir & blanc qui ne vivent plus que dans les fables d'ivrognes. Allez, va... tu vas me manquer, brûlant animal, mais c'est fini. On s'est tout dit. De toi, je garderai le souvenir sépia de tes cheveux noirs, sulfureuse gitane, et ton romantique regard de feu, monumentale salope... File et ne te retourne pas.

Prends tes Swarovski et ferme la porte derrière toi... Bye-bye, bitch, bye-bye...