12 octobre 2011

1 euro 80


À Gerena, non loin de Séville, il existe un bar qui n’existe pas vraiment. Il n’est ni indiqué, ni annoncé. Il y a juste une porte à trouver au milieu d'une rue quelconque, pour se plonger dans un univers très andalou.
J’ai oublié le nom du bar, mais si vous allez à Gerena Fabrice vous y conduira sans doute.
Parce que, de toute façon, vous n’irez pas à Gerena sans rendre visite à Fabrice, sur la route d’Aznalcóllar, pour y voir ses Albaserrada, que vous ne confondrez pas avec les Albaserrada. Car ça n’a évidemment rien à voir.
Il existe un autre bar à Gerena, qui a pignon sur rue celui-là, mais qui est tout aussi improbable que l’autre, dans un autre genre.
Le patron déjà est un voyage à lui tout seul. Ce n’est pas qu’il parle beaucoup le patron, mais dès la porte passée, on a l’impression de dire bonjour à Picasso, ou Luis Buñuel, ou les deux.
Du coup on remarque à peine l’addition inscrite à la craie sur le comptoir, à l’ancienne.
Un euro quatre-vingts. Six verres de vin pour un euro quatre-vingts.
Ça s’appelle la Bodega Rociana. Et le vin c’est Vinos Rociana del Condado, de Huelva. Ça sonne bien.
On dirait qu’ici on ne leur a pas expliqué que l’euro avait généré une hausse des prix très supérieure aux affirmations délirantes de ceux qui prétendent nous gouverner.
1,80 euros pour six verres de blanc, pas mauvais en plus. 30 centimes le verre, servi par Picasso, ou Buñuel. Si c’est pas un voyage ça...