05 septembre 2012

Guarismo « 9 »


Sur son blog, le Cercle taurin mimizannais annonçait la couleur, le buste en avant : « Ce sera la corrida la moins chère du Sud-Ouest. » À gratter un peu on comprend mieux pourquoi : en effet, les novilladas ont toujours été moins coûteuses pour l’aficionado que les corridas pour les raisons simples qu’un lot de toros coûte habituellement plus cher qu’un lot de novillos, que le « salaire » des coletudos, tout comme celui de la cuadra de caballos, est plus élevé lors des corridas, ainsi de suite.

À Mimizan, c’était « moins cher » qu’ailleurs car il s’agissait d’une novillada et non pas, comme pouvait le laisser croire l'affiche, d’une corrida.

Par l’entremise d’un ami qui a eu accès à la fiche vétérinaire des novillos lidiés à Mimizan le 25 août dernier, il apparaît que les bêtes envoyées par l’élevage Camino de Santiago n’avaient pas l’âge requis pour combattre en corrida de toros (à l'exception du sobrero du fer Ganadería de l’Astarac qui, lui, frôlait les cinq ans). À vous de juger…

« 6 Camino de Santiago et 1 Ganadería de l'Astarac (4 bis) :
— 1. N° 22, negro listón, annoncé à 505 kg, né en septembre 2008.
— 2. N° 21, negro listón, annoncé à 520 kg, né en octobre 2008.
— 3. N° 20, negro, annoncé à 555 kg, né en septembre 2008.
— 4. N° 7, colorado chorreado, annoncé à 510 kg, né en octobre 2008.
— 4 bis. ‘Vampirito’, Ganadería de l'Astarac. N° 10, negro, annoncé à 555 kg, né en septembre 2007.
— 5. N° 12, negro, annoncé à 520 kg, né en septembre 2008.
— 6. N° 18, negro, annoncé à 570 kg, né en septembre 2008. »

Les toros portaient donc le guarismo « 9 » en entrant en piste. L'on doit évidemment s'étonner qu'éleveur, empresa et vétérinaire aient accepté de ne pas respecter les règles élémentaires de la corrida et de l'âge des toros — et que l'on ne vienne pas nous causer des quatre herbes et des trois brindilles : les toros n'avaient pas quatre ans ! Doit-on également être atterrés qu'aucun média digne de ce nom ne se soit fait l'écho de tout cela ? Peut-être faut-il croire qu'à Mimizan, après tout, la présence des antitaurins arrange bien certaines affaires, permettant ainsi de ne pas évoquer le nerf de la guerre : les toros.