01 novembre 2012

Énormissime




Intervention de José Tomás (traduction Olivier Deck) lors de l'hommage rendu à José Pedro Prado ‘El Fundi’ le 26 octobre dernier au théâtre de Fuenlabrada :

« Bonsoir,
Je dois dire que, même si sur cette photo c’était la première fois que nous faisions le paseo ensemble, en vérité, ces dernières années, nous avons partagé l’affiche à l’occasion de nombreuses corridas de toros, et c’est cela qui justifie ma présence ici, pour cet hommage si sincère et émouvant que sont en train de te rendre les gens de ta ville, ceux de ton pays, ta famille, tes amis et tes compagnons d’arène. Je dois te dire que, comme le disait José Alfredo Jiménez, l'un des meilleurs compositeurs de rancheras, pour moi le meilleur : “Il ne faut pas arriver le premier, mais savoir arriver.” De plus, toi tu es arrivé par un chemin plein de courage et de valeurs, des valeurs telles que, entre autres, l’honnêteté, le dépassement, le sacrifice, la responsabilité, la sensibilité — que tu es en train de démontrer — et, surtout, la loyauté à ta profession. Je crois que ces valeurs ont toujours été très présentes dans la tauromachie, mais tous ne leur ont pas été fidèles comme tu l’as été. (El Fundi pleure, applaudissements) Le chemin d’un torero, me semble-t-il, n’est jamais facile. Le tien ne l’a pas été, comme nous l’avons vu tout au long de ce retour sur ta vie professionnelle proposé par Paco (Aguado – ndt), mais je crois que toi tu l’as mené d’une manière exemplaire, “en te grandissant”, surtout sur le plan artistique, comme nous avons pu le constater dans tes dernières faenas. Et pour en arriver là, il faut posséder un grand savoir, beaucoup de patience et une âme d’acier. Comme torero, comme compagnon de cartel, je veux te faire part aujourd’hui de mon respect et de mon orgueil. De mon respect… de mon admiration avant tout pour la manière avec laquelle tu as parcouru ce chemin ; de mon orgueil d’avoir pu le partager durant ces après-midis où nous avons effectué le paseíllo ensemble. Être de l’autre côté de la barrière — à attendre que sorte mon toro — et te regarder toréer aura été un véritable luxe pour moi… (applaudissements) Et je ne veux pas être plus long. La seule chose que je désire… c'est que ton âme d’acier trouve un nouveau chemin qui puisse l’alimenter. Félicitations Maestro. »