30 novembre 2012

Steak haché


Avec l’automne les feuilles tombent et les toros meurent.

Un coup de pistolet électrique entre les deux yeux, le bruit lourd et épais d’un bloc qui s’effondre d’un coup, des chaînes qui crissent, des hommes qui gueulent que c’est bon en regardant l’horloge. ¡Otra!

De haut en bas dans le cou. D’un geste bref mais appuyé, précis, millimétré, on achève, on prépare la suite. La viande. Ce n’est plus que ça maintenant : de la viande. La peau se tire, d’un coup comme sur les lapins ou presque. La tête tombe, coupée, tranchée. On la garde dans un coin avec les autres sur un sol de glaires et de caillots où le rouge n’est qu'un noir. 

On en fera du steak haché pour les hamburgers. Made in chez nous on lira sur l’emballage cartonné dégueulassé de ketchup, troué, baveux, jetable. À la fin on rote, c’est pas le steak c’est le coca.

Moreno de la Cova vient d’envoyer ses vingt dernières vaches Urcola au matadero.