01 août 2013

Olé, torero !


Orthez | Dimanche 28 juillet 2013 | 20 h 30 


‘Manzanillo’ a rendu l’âme, Morenito de Aranda sa dignité de matador de toros et le soleil ses armes face à l’orage qui s’arcboute sur un Béarn encore vert en cette chaude fin de juillet. Les toros de Raso de Portillo divisent les opinions : absents au cheval, ils chargent avec intérêt lors des deux autres tercios. La caste est là, parfois fade, parfois mollassonne et faiblasse (le 4e), mais elle est là, dans les démarrages énervés, dans l’attention de tous les instants, dans les plongées profondes au creux de muletas mal disposées. Robleño sait « lidier » et s’adapter aux toros. Il invente son second en lui présentant une muleta douce, tirée en ligne droite, à mi-hauteur, pour ne pas faire s’effondrer le superbe animal par un excès de croisement. Intelligence de la lidia. On le siffle, les mulets de service hurlent « Pico ! » ; on plaint les Parentissois qui, bientôt, vont les accueillir…

On en est là. Reste le sixième. 

Les areneros s’affairent, la musique joue pendant l’arrastre, malheureusement, on se regarde, on fait la moue, ne reste qu’Oliva Soto… On fait la moue. 

Panneau ! 
Numéro, nom, date de naissance. Cette année, même les novillos y ont eu droit le matin. Planté dans le sable, le panneau ne demande plus qu’à tourner. Les deux jambes bien tendues, légèrement écartées comme l’exigent les canons, le dos un brin cambré, la moue de desafío et muy torera, un jeune homme portant badge de la commission taurine devient torero pour dix secondes, peut-être vingt. Le panneau est « templé », il toupine sur lui-même comme poussé par un léger vent de soir d’été, agréable et rafraîchissant. Deux tours et puis s’en vont, deux tours, vingt secondes d’arte torero. Olé, torero ! 

Après… après ne reste plus qu’à sortir des arènes. 

Demain, on lira les reseñas des autres, on recausera peut-être de l’attitude indigne de deux membres de cette même commission haranguant méchamment depuis le callejón le président de la novillada, — président choisi par eux —, pour qu’il octroie une oreille à Pozo, on recausera de la déception des Raso au cheval, on ne s’entendra pas sur leur caste, on discutera et l’on oubliera parce que d’autres toros attendent.


>>> Retrouvez, sous la rubrique « Ruedos » du site, une galerie consacrée à la novillada de Miguel Zaballos d’Orthez.